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Économie circulaire : les sociétés coopératives appelées à adopter une culture de recyclage

Les sociétés coopératives sont souvent perçues pour être cantonnées dans des secteurs traditionnels, alors qu’elles ont la capacité d’aller vers des activités nouvelles, dont le recyclage. Afin de les aider dans cette démarche et de migrer vers une économie circulaire, un atelier de travail a été organisé.

Les sociétés coopératives ont été conviées à participer à un atelier de travail sur le recyclage au National Cooperative College, à Bois-Marchand. « L’économie circulaire, c’est lorsque les déchets qui peuvent être recyclés le sont sur une grande échelle pour être réutilisés. Plusieurs opportunités existent pour les sociétés coopératives dans l’économie circulaire. Elles peuvent ainsi créer de petites entreprises et réaliser des revenus », explique Sunil Bholah, ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives.

« Les entreprises doivent sortir de leur cocon, et ne pas se cantonner, par exemple, à l’élevage d’animaux ou à l’agriculture, et se tourner vers d’autres opportunités », avance le ministre. Il cite à ce titre l’exemple de l’Espagne, où 132 sociétés coopératives sont actives dans les domaines du recyclage, des énergies renouvelables, de l’environnement, de l’économie bleue, de l’éducation et de l’agriculture biologique, notamment. Ou encore l’Argentine, où des sociétés coopératives sont impliquées, dit-il, dans la collecte, le tri et le recyclage des déchets. « Des meubles en plastique sont même conçus par la suite », rajoute-t-il.

Le NCC pourra organiser des séances de formation en ce sens, dit encore Sunil Bholah, qui estime crucial de s’attaquer au problème de la gestion de déchets à Maurice, étant donné de la forte quantité de détritus générés chaque jour, soit 1 488 tonnes. Il ajoute qu’après la fin des sacs en plastique, un créneau s’est présenté aux sociétés coopératives pour la fabrication de sacs écologiques. « Certaines exportent même à l’étranger », dit-il.

Il se réjouit en outre que les sociétés coopératives commencent à s’intéresser au développement durable, citant l’exemple de 25 sociétés ayant pris avantage de subventions pour installer des panneaux solaires. « Nous encourageons aussi l’agriculture bio et organique », dit-il, segment que 25 autres sociétés coopératives ont intégré. Idem pour le secteur sucrier, où une fédération a intégré le commerce équitable. « Une prime est offerte aux planteurs s’ils respectent les critères rigoureux imposés afin de préserver l’environnement. »

Le Dr Dinesh Surroop, chargé de cours à l’Université de Maurice à la faculté d’ingénierie, présent aussi pour l’occasion, s’est pour sa part focalisé sur la symbiose industrielle. Il rappelle ainsi que les déchets de certaines industries sont jetés et, ce faisant, augmentent la pression sur le centre d’enfouissement de Mare-Chicose, déjà arrivé à saturation.

Mais d’autres entreprises, elles, réinjectent leurs déchets dans leurs chaînes de fabrication, dit-il. C’est notamment le cas de Woodpro, située à L’Espérance Trébuchet. Cette entreprise collecte en effet des déchets de bois pour les transformer en biomasse, pour la production énergétique, ou en produits divers.

Le chargé de cours mentionne également l’utilisation des parties intérieures du poulet qui ne sont pas consommées pour produire de l’alimentation pour animaux. Ainsi, explique-t-il, une entreprise locale collecte des parties de thon non utilisées pour la fabrication d’huiles riches en Omega 3.

Autre exemple : celui des bouteilles en verre, qui sont le plus souvent jetées. Or, celles-ci peuvent être compressées pour donner vie à des objets décoratifs ou d’autres utilisés pour le filtrage de l’eau des piscines. « Nous voulons créer une économie circulaire en recyclant. Et ainsi créer de nouvelles opportunités », dit-il.

Par ailleurs, l’Université de Maurice collabore avec le ministère de l’Environnement afin d’aider à l’émergence de Petites et moyennes entreprises écoresponsables. Reste la question du financement, concède-t-il. « Toutefois, certaines transformations ne réclament pas de grands investissements. Des grants du gouvernement pourront d’ailleurs aider les entreprises à se tourner vers la transformation. »

Shreedanand Cullychurn, directeur du Palette World Group, a pour sa part évoqué le succès de sa compagnie, Woodpro. « Nous concevons des produits en bois, comme des palettes neuves, pour le marché local et l’exportation. Pour ce faire, nous collectons du bois localement et en importons », note-t-il. L’idée est venue après avoir constaté la quantité de déchets générés, et qu’il convenait donc de recycler.

« La première étape a été la fabrication de Wood Shavings pour l’élevage de poulets, ensuite le Horse Bedding et les Wood Chips. » Mais Woodpro s’est aussi orientée vers l’énergie renouvelable, cherchant en effet à remplacer le charbon par de la biomasse.

En quelques années, une entreprise mauricienne a d’ailleurs réceptionné pas moins de 200 tonnes de biomasse pour la production d’électricité sur une base pilote, note-t-il, avant de rappeler que le bois et les feuilles peuvent être utilisés comme matières premières afin de réduire l’utilisation de charbon pour la production électrique. Shreedanand Cullychurn estime d’ailleurs qu’il faudrait « reboiser le pays, pour pouvoir utiliser le bois après quatre ans, et ainsi remplacer le charbon ».

Source : lemauricien.com

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